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Titre du blog : ALLER L'OM!!!
Auteur : yori
Date de création : 10-05-2008
 
posté le 20-05-2008 à 16:32:24

VOTRE MAG

Retour sur une soirée magique Le scénario de la soirée de samedi fut digne des plus grands films hollywoodiens. Mais ce n’était pas du cinéma. Et ça se jouait à Marseille. Quand le football vous fait passer par toutes les émotions… Récit.

19h00 - Ligne 2 du métro marseillais. Les rames sont déjà pleines à craquer. Il y fait une chaleur étouffante mais la plupart des voyageurs ont noué autour de leur coup leur écharpe bleue et blanche. Les supporters marseillais dans un flot quasiment ininterrompu se dirigent vers leur temple sacré : le stade Vélodrome. Aux alentours de l’enceinte du Boulevard Michelet, l’atmosphère est électrique, comme le temps, chaud et lourd. Les petits snack approvisionnent en boissons et en sandwichs les supporters. Et les places revendues au marché noir s’écoulent comme des petits pains…

20h15 - Tout ce beau monde se retrouve dans les travées du Vélodrome qui se remplissent petit à petit. Ce soir on joue à guichets fermés. Les supporters marseillais sont chauffés à blanc. Les premiers chants s’élèvent des virages pendant l’échauffement des joueurs olympiens, inhabituellement vêtus de bas bleu marine : ce soir l’OM étrennera son nouveau maillot extérieur pour la saison prochaine. Facétie du marketing moderne. Un maillot avec des losanges ? Après le maillot lavande ou le maillot orange fluo, le Vélodrome peut maintenant se dire qu’il en a vu d’autres…

20h40 - La composition des équipes est annoncée par le speaker du stade. L’ambiance monte d’un cran. L’entraîneur olympien Eric Gerets dispose quasiment de son équipe type pour ce dernier match de la saison. On n’imagine même pas autre chose que la victoire ce soir. Et les Strasbourgeois font figure de victime idéale.

20h45 - Un maillot géant est déployé dans la tribune Ganay. C’est le fameux maillot à losanges. Et non pas un polo, ni un pyjama comme certains se moquent déjà.

20h47 - Les deux équipes pénètrent sur la pelouse. Les virages se parent de leurs plus beaux apparats. Alors que l’on avait annoncé la pluie, le ciel est bleu. Mais au loin de gros nuages noirs se font menaçants. Peut-être viennent-ils de la Lorraine ? Car le destin de l’OM va certes se jouer au Vélodrome mais aussi surtout au stade Marcel-Picot de Nancy. Les yeux et le cœur au Vélodrome. L’oreille à Nancy.

20h50 - Le coup d’envoi est donné. Durant les premiers instants, on est un peu déstabilisé : les joueurs au maillot blanc et bleu ciel sont bien les Strasbourgeois…

20h53 - Les joueurs au maillot bleu marine semblent en tout cas bien plus en jambes que leurs adversaires. Un premier grand « ouh » descend des tribunes quand Valbuena décroche un centre qui rebondit sur la barre transversale de Cassard, le gardien alsacien. Il sera suivi par un autre « ouh » encore plus puissant, quand Niang expédie une tête sur la barre avant que Taiwo ne rate le cadre. L’OM pousse, les supporters aussi.

20h56 - A peine six minutes de jeu et voilà déjà le stade debout. Niang vient de propulser la balle au fond des filets strasbourgeois au terme d’une belle action initiée par Valbuena et relayée par Bonnart et Nasri. Euphorie dans les virages. Voilà un début de match rêvé. On se dit alors que l’OM est parti pour réaliser un festival offensif.

20h59 - L’euphorie est très vite calmée par une information que l’on redoutait tous. Nancy vient aussi d’ouvrir le score face à Rennes. Sur le terrain, l’euphorie est aussi très vite retombée.

21h06 - Strasbourg en profite et Fanchone (qui décidément marque souvent contre l’OM) devance Mandanda et égalise à la surprise générale. Pour ceux qui avaient oublié qu’il y avait une équipe en face…

21h15 - Le ciel s’assombrit brutalement en même temps que tombe la nuit. Strasbourg vient de marquer un second but. Rien à dire. L’action est joliment menée et conclue par le jeune Gameiro. On se demande quelle est l’équipe qui joue pour une place en Ligue des Champions… Pas de nouvelle de Nancy ? L’oreillette reste muette. C’est que les Nancéiens doivent donc encore mener au score…

21h29 -
Cassard et Niang sont à terre dans la surface de la réparation. Le choc entre les deux joueurs a été violent. Les soigneurs s’activent. Niang doit sortir. Il reçoit une formidable ovation de la part du public marseillais. Les « Mamadou, Mamadou » résonnent en chœur. Pas sûr que le buteur olympien, sonné par le choc et pansé par un large bandage sur la tête, ait pu bien apprécier. Grandin le remplace au pied levé. Côté strasbourgeois, Cassard sort lui sur une civière. C’est l’ancien Lyonnais Puydebois qui le remplace sous les sifflets nourris des supporters marseillais. On est très inquiet. L’OM est mené, vient de perdre son buteur et on croit toujours que Nancy mène… Tout va de travers.

21h37 - Inespéré. Le jeu a repris et quelques minutes plus tard l’arbitre M. Lendentu siffle un penalty pour l’OM suite à une faute de Puydebois sur Cissé. Sanction logique. Taiwo vient déjà féliciter Cissé. Mais il n’a pas encore marqué… Tout le stade retient alors son souffle. Cissé s’élance, tire en force au milieu, les jambes de Puydebois repoussent… Pendant une fraction de seconde, le temps semble s’être arrêté : le ballon est en l’air, comme suspendu. Heureusement, la Bonne Mère place la trajectoire de la balle sur le crâne de Cissé qui catapulte le cuir au fond des filets. Ouf ! « Djibril Cissé !» reprennent en cœur les supporters en même temps que le speaker du stade. On n’imagine même pas la bronca qui se serait abattue si Cissé n’avait pas marqué le penalty… Comme quoi, le football tient parfois à pas grand-chose…

21h39 - On n’est pas au bout de nos émotions. Cinquième minute des arrêts de jeu, le ballon
navigue dans la surface strasbourgeoise, Grandin redresse in extremis le ballon vers Nasri : le minot arme sa volée du gauche : un tir pur, puissant, qui ne laisse aucune chance à Puydebois. Incroyable ! Nasri exulte et s’en va fêter son but vers le poteau de corner et montrant son nom floqué dans son dos. Comme pour signer ses adieux au Vélodrome… L’arbitre siffle dans la foulée la mi-temps. C’est de la folie dans les virages… L’annonce des scores à la mi-temps sur le tableau d’affichage du stade va rajouter un grain de plus dans la folie : on se rend compte que Nancy s’est fait rejoindre par Rennes : 1-1 ! Dire qu’il y a cinq minutes, le moral était au plus bas, la Ligue des Champions tellement loin… Quel retournement de situation ! Et alors que l’orage grondait, le ciel s’est de nouveau éclairci. L’horizon est dégagée. On aperçoit même quelques étoiles au loin. Celles de la Ligue des Champions sûrement.

21h40 - A coup de boulettes de papier, dans les virages les supporters marseillais décompressent lors de la mi-temps. Histoire de se remettre de toutes ces émotions. Mais ce n’est pas fini.

21h58 - La seconde mi-temps a repris quand tout à coup, des « Pagis, Pagis » retentissent du haut du Virage Sud. Petit moment d’interrogation puis l’information ne tarde pas à descendre jusqu’en bas du virage et puis dans tout le stade : Rennes vient de prendre l’avantage 2-1 à Nancy grâce un but de l’ancien buteur olympien ! C’est tout bon !

22h03 - Sur le texto reçu par ce supporter, il est inscrit sobrement : Nancy 2 Rennes 2. Les sourires se crispent à nouveau.

22h05 - A nouveau les mêmes « Pagis, Pagis ! ». On peine à y croire sur le moment, mais oui, cela signifie bien que Rennes vient d’inscrire le but du 3-2 à Nancy et qu’il est l’œuvre une nouvelle fois de Pagis. Scénario pagistral. On se dit alors qu’il ne reste plus qu’aux Olympiens à tenir cet avantage de 3-2 face aux Strasbourgeois. Mais ces derniers ne sont pas résignés, loin de là. Au fil des minutes, l’atmosphère semble moins sereine sur le terrain et dans les tribunes. Le stress fait son apparition. Les passes sont moins précises ; les ongles sont maltraités.

22h21 - Ce qui devait arriver arriva. Strasbourg égalise à 3-3 malgré une parade de Mandanda dans un premier temps. Gros coup de massue chez les supporters. Mais la ferveur va reprendre le dessus et les encouragements vont pousser les Olympiens à arracher la victoire dans le dernier quart d’heure qui se profile. Alors que Nancy perd toujours sur son terrain face à Rennes, on se dit alors que ça serait vraiment trop bête d’échouer de cette manière face à des Strasbourgeois déjà relégués à l’étage inférieur. Le spectre du match d’il y a deux ans (Strasbourg avait tenu en échec l’OM dans les mêmes conditions) plane alors au-dessus du stade.

22h25 - Les Strasbourgeois ne lâchent rien, ils sont sur tous les ballons. « Mais pourquoi ils se battent comme ça ces Strasbourgeois ?! » s’exaspère ce supporter. Pour leur honneur sans doute.

22h27 - La délivrance. Cheyrou a lancé Cissé dans la profondeur : les supporters ont tous serré très fort les points, retenu notre souffle, pour finalement exploser de joie. D’un plat du pied appuyé, Djibril a marqué. Le but que l’on attendait. Celui de la Ligue des Champions, on suppose. Le stade commence à chavirer de bonheur.

22h35 - Cette fois-ci Puydebois a repoussé le penalty hors de portée du tireur, en l’occurrence M’Bami. Il n’y aura pas de 5-3. Les Olympiens ont décidé de nous faire souffrir jusqu’au bout.

22h38 - Après plusieurs réponses infructueuses, on est enfin soulagé : c’est bel et bien fini à Nancy. Il n’y a plus qu’à croiser les doigts et résister avec les Olympiens pour tenir ce avantage d’un but crucial.

22h46 - Trois coups de sifflet qui sonnent comme une libération. C’est fait, l’OM finit 3e et jouera le tour préliminaire de la Ligue des Champions. La célèbre musique de la plus belle des coupes d’Europe peut retentir alors dans la sono du stade… Que la fête commence !

22h47 - Les joueurs sont acclamés. Au centre du terrain ils se sont regroupés. Cana prend le micro et s’adresse aux supporters. « On voulait vous remercier, et cette Ligue des Champions on va aller la chercher ensemble ». Le capitaine de l’OM est salué par un tonnerre d’applaudissements. Puis M’Bami s’empare du micro et se met à chantonner les chants des supporters marseillais. Le public lui emboîte le pas. Belle communion. Les joueurs font ensuite un tour d’honneur. L’occasion pour Carrasso d’être salué comme il se doit avant son départ inévitable cet été. L’occasion aussi pour Valbuena de finir en slip après avoir lancé maillot, short et chaussettes dans les tribunes !

23h00 - Le feu d’artifice clôture la soirée. Et par la même une saison qui aura été tout à fait à l’image de ce dernier match : les Olympiens ont alterné le chaud et le froid. Mais ils ont bien fini. Un peu à l’image du bouquet final du feu d’artifice qui se mêle à la fine pluie qui s’est mise à tomber…

23h30 - Ligne 2 du métro marseillais. Les rames sont encore pleines à craquer. Dehors les klaxons jouent de concert avec le tonnerre qui se met à gronder sérieusement. L’orage est cette fois-ci bien là.
Mais trop tard, l’OM est déjà au-dessus, dans les étoiles...